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Quand on exerce sur une telle lame de quartz un effort de traction dans la direction , normale à la fois à l’axe ternaire et à l’un des axes binaires, les propriétés piézoélectriques de cette substance se manifestent par une polarisation de la lame : des quantités d’électricité égales et de signes contraires, proportionnelles à l’effort de traction, apparaissent sur les deux faces normales à l’axe binaire, le signe de la charge de l’une des faces étant lié au sens de l’axe binaire dont les extrémités ne sont pas équivalentes au point de vue cristallographique. Les faces de la lame portent des armatures métalliques qui peuvent être constituées soit par de l’argenture, soit par des feuilles d’étain minces collées. Pour obtenir l’isolement électrique des armatures, on pratique au voisinage des extrémités de la lame, et sur chaque face de celle-ci, deux rainures parallèles à la largeur de la lame, sur lesquelles l’argent ou l’étain sont enlevés. Ces rainures sont exactement en face de part et d’autre de la lame ; elles limitent un condensateur dont les armatures et sont constituées par l’argenture ou par la feuille d’étain ; le diélectrique entre les armatures est formé par la lame de quartz, dont les propriétés isolantes dans la direction normale à l’axe optique sont très bonnes. Quand la lame se polarise sous l’effort de traction, une certaine quantité d’électricité est mise en liberté sur chaque armature ; cette quantité d’électricité est égale en grandeur et en signe à la charge de polarisation qui se trouve en regard.

Pour exercer un effort dans la direction de la longueur de la lame, on suspend celle-ci par l’une des montures et l’on place des poids dans un plateau porté par la monture inférieure. Si alors l’une des armatures, par exemple , est reliée au sol, on recueillera sur l’armature isolée une quantité d’électricité parfaitement déterminée. Quand on enlève les poids, une quantité d’électricité égale et de signe contraire, soit , est mise en liberté sur l’armature .

Désignons par le poids tenseur en kilogrammes, par la longueur de la lame, par son épaisseur. On sait, d’après les travaux de P. et J. Curie, que la quantité d’électricité est donnée en unités E. S. par la formule suivante :

.

Dans cette formule, représente le plus important des deux