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analogues. L’identité des deux substances a été définitivement prouvée par l’étude de leur émanation et de la radioactivité induite produite dans leur voisinage. L’émanation a une durée très courte ; son activité diminue de moitié en un temps d’environ 4 secondes ; la radioactivité induite disparaît progressivement sur les corps activés après leur éloignement de la substance activante, et cette disparition se fait plus lentement que pour la radioactivité induite due au radium ; l’activité diminue de moitié en un temps égal à 36 minutes ([1]).

Par ses propriétés chimiques, et par son émanation caractéristique de très courte durée, l’actinium se présente à nous comme une substance radioactive nouvelle essentiellement différente du radium et du polonium. Cette substance est d’ailleurs l’une des plus importantes à cause de la permanence de son activité. L’actinium n’a pas pu être isolé jusqu’à présent, et l’on ne connaît pas son spectre. Son activité à l’état pur doit être considérable, puisque des échantillons très actifs (environ 100000 fois plus actifs que l’uranium) n’en contiennent probablement qu’une faible proportion.

M. Debierne a montré que l’actinium donne lieu à une production continue d’hélium ([2]). Certains sels de terres rares contenant de l’actinium sont spontanément lumineux (chlorure et bromure anhydres).

49. Plomb radioactif. — Le plomb extrait des minerais d’urane présente, en général, une certaine activité. Cette activité a été souvent observée sur le plomb obtenu dans les premières analyses de la pechblende, que nous avons effectuées, P. Curie et moi ; mais, n’ayant pu l’étudier à cette époque, nous ne l’avons pas signalée. Le plomb, extrait depuis quelques années du minerai de radium (résidu de pechblende), possède une activité qui semble permanente ; cette activité est environ deux fois plus grande que celle de l’uranium.

MM. Hofmann et Strauss ont, les premiers, attiré l’attention

  1. Debierne, Comptes rendus, 1903 et 1904. — Giesel, Chem. Ber., 1904. — Hahn et Sackur, Chem. Ber., 1905.
  2. Debierne, Comptes rendus, 1905.