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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/289

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ont toutefois trouvé que pour certaines substances la décroissance est beaucoup plus lente[1]. Le phénomène est extrêmement manifeste avec le celluloïd et le caoutchouc. La paraffine et la cire le présentent à un degré moindre ; il se fait déjà sentir avec l’alun et le plomb. Cet effet peut être attribué à l’absorption d’une certaine quantité d’émanation par les corps solides, surtout par ceux qui sont mous ou poreux. On constate d’ailleurs que le celluloïd, qui a été activé pendant un temps long, émet ensuite de l’émanation pendant plusieurs jours ; cependant il finit par se désactiver complètement.

L’expérience a montré que les tubes de porcelaine sont traversés à chaud par l’émanation du radium ainsi que les tubes de fer. Le quartz à chaud n’est pas traversé. Le verre à froid absorbe très peu d’émanation, le cuivre en absorbe un peu plus et le plomb encore davantage.

Fig. 57.


Dans quelques expériences la quantité d’émanation absorbée par le verre, le cuivre et le plomb en vase clos était de l’ordre de la fraction de la quantité présente dans les vases employés.

M. Rutherford a montré que le charbon de bois, et surtout le charbon de noix de coco, absorbe très énergiquement l’émanation

  1. Curie et Danne, Comptes rendus, 1903.