Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/317

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faisait la mesure du courant en augmentant par degrés la quantité d’air contenue dans le condensateur, de manière à avoir la valeur du courant pour une série de pressions comprenant la pression atmosphérique et s’en écartant dans les deux sens de la valeur de quelques centimètres de mercure. La courbe expérimentale ainsi obtenue a permis d’établir la correction due à la variation de pression de l’air atmosphérique ; la correction due à la variation de la température ambiante a été déduite en admettant que la température n’intervient que pour modifier la densité de l’air. Avec les dimensions des condensateurs employés, la formule de correction est la suivante :


représentant la correction à ajouter au courant mesuré pour le ramener à la valeur qu’il aurait eue, si l’air du condensateur avait été à la pression de 760mm de mercure et à la température de 15°, alors que la pression et la température de l’air au moment du remplissage final ont été effectivement millimètres de mercure et degrés. La correction peut atteindre 2 pour 100 de la valeur mesurée, et son emploi est utile pour des mesures précises.

Le condensateur qui a servi pour une mesure est ensuite purgé de l’émanation qu’il contient ; pour cela on y fait le vide, et on laisse ensuite rentrer de l’air inactif séché et filtré. Quand cette opération a été répétée plusieurs fois, le condensateur est abandonné pendant une journée pour permettre l’extinction de la radioactivité induite ; Il peut, après cela, resservir pour une nouvelle mesure. Toutefois, il peut conserver une petite activité que l’on doit faire intervenir comme correction aux mesures et qui doit être aussi faible que possible. L’expérience montre que les condensateurs de mêmes dimensions sont parfaitement interchangeables.

L’air chargé d’émanation qui pénètre dans le condensateur est très humide ; l’interposition de tubes desséchants peut occasionner des erreurs telles que l’absorption de petites quantités d’émanation par ces matières. Cette interposition peut être évitée si l’on a soin de se servir d’ambre pour les pièces isolantes du condensateur ; l’ambre conserve en effet dans l’air humide ses propriétés isolantes à un degré suffisant, pour que la mesure puisse se faire très exactement par une méthode de zéro ; l’ébonite ne peut pas rendre le