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respondante s’est éteinte. Le rayonnement absorbable restant est inséparable du radium ; il constitue environ 22 pour 100 du rayonnement total dans l’appareil de mesures employé.

Quand un sel radifère a perdu une partie de son activité par la chauffe, cette baisse d’activité ne persiste pas ; l’activité du sel se régénère spontanément à la température ordinaire et tend vers une valeur limite. J’ai observé le fait fort curieux que cette limite est plus élevée que l’activité limite du sel avant la chauffe, du moins en est-il ainsi pour le chlorure qui contient, en général, de l’eau de cristallisation. En voici des exemples : un échantillon de chlorure de baryum radifère qui, après avoir été préparé à l’état solide, a atteint depuis longtemps son activité limite, possède un rayonnement total représenté par le nombre 470. Cet échantillon est soumis à une chauffe au rouge pendant quelques heures ; deux mois après la chauffe, il atteint une activité limite avec un rayonnement total égal à 690 ; le rayonnement a donc été augmenté dans le rapport 1,45. Un échantillon de chlorure de baryum radifère qui, après avoir été préparé à l’état solide, a atteint une activité limite égale à 62, est maintenu en fusion pendant quelques heures ; puis le produit fondu est pulvérisé. Ce produit reprend une nouvelle activité limite égale à 140, soit deux fois plus grande que celle qu’il pouvait atteindre, quand il avait été préparé à l’état solide sans avoir été notablement chauffé pendant la dessiccation.

Voici, à titre d’exemple, des nombres qui indiquent quelle est la loi de l’augmentation de l’activité des composés radifères après la chauffe.

Fig. 67.


Les Tableaux I et II donnent l’intensité du rayonnement en fonction du temps, l’intensité limite étant supposée