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est la masse d’une goutte et la valeur du champ dont l’action s’ajoute à celle de la pesanteur.

Cette relation, jointe aux deux relations


permet de calculer la valeur de e, sans faire intervenir la masse d’eau condensée. La moyenne des nombres obtenus dans l’air a été unité E. S.

Dans ces expériences les écarts entre les nombres obtenus et la valeur moyenne sont toujours relativement grands. Cependant la méthode a pu être perfectionnée par M. Millikan[1] qui a remplacé l’observation du brouillard par celle des gouttes isolées ; le nombre obtenu est E. S., et la précision des mesures est évaluée à 2 pour 100.

Les expériences de condensation de la vapeur d’eau sur les ions gazeux ont présenté un très grand intérêt. Elles ont permis, pour la première fois, de mettre en évidence très clairement la structure discontinue de l’électricité, et d’observer individuellement les effets produits par des charges électriques isolées d’une petitesse extrême.

La valeur de la charge d’un ion négatif est une constante très importante ; nous verrons, en effet, que cette charge représente, dans l’état actuel de nos connaissances, la plus petite quantité d’électricité qui jouisse être isolée, ou atome d’électricité négative. Cette charge a reçu le nom de charge élémentaire.

Une méthode très précieuse pour la comparaison des charges des ions dans les électrolytes et dans les gaz résulte de l’étude de la mobilité et de la diffusion des ions gazeux.


10. Diffusion des ions. — Quand la concentration en ions n’est pas uniforme dans un certain volume, les ions sont soumis à une force qui donne lieu à un mouvement de diffusion tendant à rétablir l’uniformité de concentration. Ce mouvement de diffusion peut, par exemple, être déterminé par l’attraction exercée sur les ions à très petite distance par une paroi conductrice ; une telle paroi se comporte à l’égard des ions comme une paroi absorbante.

  1. Millikan, Amer. Phys. Soc., 1909.