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La vitesse des rayons cathodiques croît avec la différence de potentiel qui a été utilisée pour mettre les électrons en mouvement.

Pratiquement cette vitesse est comprise entre cm : sec correspondant aux rayons les plus lents que l’on puisse obtenir par l’action de la lumière ultra-violette sur le zinc dans le vide, et cm : sec correspondant aux rayons cathodiques les plus rapides que l’on puisse obtenir sous des potentiels de décharge d’environ 40000 volts. Il s’agit donc ici de vitesses très grandes par rapport à celles des projectiles ordinaires, mais en moyenne très inférieures à celle de la lumière.

Un électron doué d’une de ces grandes vitesses peut, grâce à la petitesse de ses dimensions, traverser un écran solide très mince.

D’après les théories modernes de l’électricité, la relation n’est applicable qu’aux particules dont la vitesse n’est pas trop grande et n’atteint pas, par exemple, de la vitesse de la lumière. La relation ne s’applique plus exactement aux rayons cathodiques les plus rapides. Ainsi qu’on le verra plus loin, le rapport doit rester indépendant de la vitesse pour les vitesses relativement faibles, mais doit diminuer ensuite de plus en plus rapidement quand la vitesse augmente. L’expérience a montré que le rapport reste sensiblement constant pour des rayons dont la vitesse est inférieure à cm : sec, mais qu’il a une valeur notablement inférieure pour des rayons dont la vitesse dépasse cm : sec.

On connaît actuellement divers phénomènes dont l’interprétation comporte l’hypothèse de l’existence d’électrons négatifs. C’est ainsi que l’émission d’électricité négative par les corps incandescents est liée à l’émission de corpuscules qui entrent dans la constitution de ces corps et dont le départ est favorisé par l’élévation de température. La détermination faite par M. J.-J. Thomson du rapport pour les corpuscules émis a conduit à assimiler ces derniers aux électrons.

De même, si l’on considère une source de lumière donnant lieu à un spectre d’émission, et que la source soit placée dans un champ magnétique, on constate un changement d’aspect de ce spectre qui a été mis en évidence par les expériences de M. Zeeman. Ce chan-