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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 1.djvu/91

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champ magnétique peut être calculé comme plus haut par l’application de la formule de Laplace.

Si le mouvement n’est pas uniforme et rectiligne, c’est-à-dire s’il y a accélération, les formules plus complètes ne sont pas elles-mêmes rigoureusement exactes ; on doit tenir compte en ce cas de la production d’un rayonnement lié à l’accélération de la particule. Toutefois on peut montrer que, pour les accélérations que l’on peut avoir à envisager, la distribution du champ au voisinage de la particule dépend, à un grand degré d’approximation, seulement de la vitesse actuelle ; les mouvements qui satisfont à cette condition se nomment quasi-stationnaires.


21. Inertie et masse électromagnétique. — Le sillage électromagnétique qui accompagne la particule chargée en mouvement représente une certaine quantité d’énergie électromagnétique, l’énergie dans l’élément de volume étant égale à la somme de l’énergie de champ électrique et de l’énergie de champ magnétique ( étant la perméabilité du milieu). On a d’ailleurs vu que pour les vitesses faibles le champ électrique est le même qu’à l’état de repos, de sorte que la mise en mouvement de la particule exige une dépense d’énergie égale à l’énergie magnétique seule ; celle-ci est d’ailleurs proportionnelle au carré de la vitesse, puisque est proportionnel à , et il est facile de montrer que, pour une particule sphérique de rayon portant une charge superficielle distribuée uniformément, l’énergie magnétique a pour valeur

.

Cette énergie est de même forme qu’une énergie cinétique . Tout se passe donc comme si, en vertu de sa charge, la particule possédait une inertie supplémentaire, autrement dit une masse supplémentaire, auxquelles on donne le nom d’inertie ou de masse électromagnétique. Dans le cas que nous venons de considérer, la masse électromagnétique est égale à . On voit ainsi que l’inertie d’une particule électrisée est au moins en partie d’origine électromagnétique, et la question se pose si l’inertie, en