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de 500  dans l’expérience II, et pour un champ de 1500  seulement dans l’expérience III.


146. Rayons ou électrons de faible vitesse. — Nous avons vu plus haut qu’en dehors des rayons capables d’ioniser les gaz, les substances radioactives émettent des charges négatives portées par des électrons dont la vitesse relativement faible est insuffisante pour la production de l’effet ionisant. L’émission de ces électrons lents a été constatée par M. J.-J. Thomson[1] pour le polonium, le radium et l’uranium, et par Miss Slater[2] pour les émanations du radium et du thorium. Ces corpuscules étant arrêtés par une chute de potentiel de l’ordre de quelques volts, ont des vitesses de l’ordre de 108 Ils sont émis en très grande quantité, ainsi qu’il résulte des expériences de M. Duane sur le dépôt actif du radium.


147. Action de la température sur le rayonnement des corps radioactifs. — L’émission de rayons par les corps radioactifs s’est montrée indépendante de la température dans les limites des observations faites jusqu’à présent à ce sujet.

Les premières expériences relatives à cette question ont été faites par H. Becquerel avec les rayons de l’uranium entre la température ordinaire et la température de 70° (§ 35). Dans ces expériences le rayonnement de l’uranium était intégralement utilisé dans la chambre d’ionisation.

L’émission du rayonnement subsiste aux températures les plus basses que nous puissions réaliser ; la première observation à ce sujet est due à P. Curie qui a placé dans l’air liquide un tube de verre contenant du chlorure de baryum radifère[3]. La luminosité du produit radiant persiste dans ces conditions. Au moment où l’on retire le tube de l’enceinte froide, il paraît même plus lumineux qu’à la température ambiante. À la température de l’air liquide, le radium continue à exciter la fluorescence du

  1. Thomson, Conduction of electricity through gases. Cambridge.
  2. Miss Slater, Phil. Mag., 1905.
  3. Curie, Soc. de Phys., mars 1900.