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même pour la conductibilité provoquée par les rayons pénétrants du radium[1]. Les expériences étaient faites avec une couche de paraffine de 1mm d’épaisseur, contenue entre les deux plateaux d’un condensateur ; la différence de potentiel entre les plateaux était de 720 volts. Au voisinage du point de fusion on observe un accroissement rapide ; dans l’intervalle de 10 degrés les deux conductibilités sont devenues 8 fois plus grandes. Ensuite l’accroissement se ralentit. Le rapport des deux conductibilités varie peu avec la température, de sorte qu’on peut penser que la conductibilité est due dans les deux cas à des centres analogues ; la variation du courant avec la température peut être attribuée à la variation de mobilité des ions qui le transportent, le nombre de ces ions restant à peu près le même. La persistance de la conductibilité due au rayonnement, après l’arrêt de l’action des rayons, est beaucoup moins marquée pour la paraffine liquide que pour la paraffine solide ; la durée de la persistance est de quelques minutes dans le premier cas et de plusieurs heures dans le second cas. Pour la paraffine liquide l’intensité du courant croît avec la différence de potentiel entre les plateaux et tend vers la saturation pour des champs très élevés ; la mobilité des ions est dans ce cas du même ordre que celle qui a été trouvée pour l’éther de pétrole.

M. Kohlrausch[2] a étudié l’action des rayons du radium sur la conductibilité de l’eau. Quand l’eau pure est conservée dans un vase de verre, sa conductibilité augmente peu à peu, peut-être par suite de la dissolution progressive du verre. En présence du radium, l’augmentation de conductibilité est plus rapide.

MM. Kohlrausch et Henning[3] ont d’ailleurs constaté que la conductibilité des solutions de bromure de radium pur est très analogue à celle des solutions de bromure de baryum. Ce résultat n’a rien qui puisse surprendre, la conductibilité étant en ce cas trop grande pour que l’action des rayons puisse la modifier d’une manière appréciable.

D’après M. Himstedt, la résistance du sélénium est diminuée

  1. Bialobjesky, Comptes rendus, 1909.
  2. Kohlrauch, Deutsch. phys. Ges., 1904.
  3. Kohlrauch et Henning, Deutsch. phys. Ges., 1904.