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de radium appartenant à l’Académie de Vienne. La pureté de ce sel était garantie par la détermination de son poids atomique, qui a donné le nombre 225. La méthode de mesures était la même que dans les expériences de M. Angström, avec les dimensions suivantes des calorimètres en cuivre : diamètre extérieur, 2cm,5 ; hauteur, 6cm ; épaisseur des parois, 0cm,5. Le métal était poli et doré ; un couvercle épais était posé sur chaque calorimètre. L’élévation de température, due au radium, atteignait 5°,5. Une spirale de fil de manganine d’environ 18 ohms de résistance servait pour la comparaison. Le nombre trouvé est 118cal par gramme de radium et par heure, les mesures individuelles étant concordantes à la précision de 0,5 pour 100. La concordance avec le résultat de M. Angström est très remarquable, et le nombre obtenu est celui qui mérite le plus de confiance actuellement, étant données la quantité relativement grande de radium employée et la précision des mesures qui en résulte.

On verra plus loin que la vie moyenne du radium est probablement voisine de 2800 ans. La quantité de chaleur dégagée par un gramme de radium jusqu’à destruction complète serait en ce cas de l’ordre de 2,9.109 calories ; pour fournir cette quantité de chaleur, il faudrait brûler environ 500kg de charbon ou bien environ 70kg d’hydrogène.


161. Chaleur dégagée par l’émanation du radium et par la radioactivité induite. — Les expériences de P. Curie, relatives à l’augmentation du débit de chaleur du radium solide à partir du moment de sa préparation, ont montré qu’une grande partie de ce débit est due à l’émanation accumulée. Des recherches à ce sujet ont été faites par MM. Rutherford et Barnes[1] qui ont chauffé le sel de radium de manière à en chasser l’émanation ; celle-ci était condensée dans un petit tube de verre immergé dans l’air liquide. L’émanation et le sel dont elle était séparée étaient étudiés séparément au moyen d’un calorimètre différentiel, représenté dans la figure 153. Deux ballons de verre, de 500cm3 de volume chacun, étaient fermés par des bouchons. Les ballons étaient réunis par un tube en U contenant du xylène et servant de mano-

  1. Rutherford et Barnes, Phil. Mag., 1904.