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bure. Voici les nombres obtenus par H. Becquerel pour le rayonnement du radium et pour divers écrans :

                                                                                   

PapMatière.

Épaisseur
en millimètres.
Valeur limite
inférieure
du produit
pour les rayons
transmis.
Papier noir 
  
0,065 1780
Aluminium 
  
0,010 1430
Pap» 
  
0,100 1190
Pap» 
  
0,200 1750
Mica 
  
0,025 1640
Verre 
  
0,155 1330
Platine 
  
0,030 1540
Cuivre 
  
0,085 2055
Plomb 
  
0,130 3080


Les nombres ainsi déterminés ne sont qu’approchés, car il n’est guère possible, avec le dispositif employé, d’éviter la présence de rayons obliques. Cependant on peut constater que le faisceau de rayons émis par le radium comprend des rayons pour lesquels le produit varie dans de larges limites.

Si l’on tient compte des rayons obliques, on peut démontrer que tous les rayons qui sont émis dans diverses directions, dans un même plan passant par le champ, viennent couper la plaque suivant un arc d’ellipse qui admet la direction du champ comme grand axe et la source comme centre. La plus extérieure de ces ellipses est celle qui correspond aux rayons émis dans un plan normal à la plaque et passant par le champ ; elle a pour demi-axes suivant la direction du champ, et suivant la direction perpendiculaire. Le demi-axe de l’ellipse extérieure normal au champ peut donc en ce cas donner une valeur approchée du rayon de courbure de la trajectoire des rayons émis normalement à la direction du champ.

Pour séparer les différents rayons du radium, H. Becquerel employait le dispositif suivant[1] : la matière active est placée dans une rainure étroite et profonde creusée dans un petit bloc de plomb (fig. 96) ; on obtient ainsi une source linéaire de quelques

  1. Becquerel, Comptes rendus, 1901.