Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/367

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l’expérience, alors qu’il est nécessaire, d’autre part, de commencer les mesures aussitôt que possible ; on diminue cet inconvénient en employant des lames métalliques très propres et bien polies. Le dépôt actif n’adhère pas complètement au métal, et l’on doit prendre des précautions spéciales pour ne point en enlever ; la partie utilisée ne doit être soumise à aucun contact.

Enfin le phénomène de projection des constituants du dépôt actif, en particulier du radium B, peut aussi troubler dans une certaine mesure les résultats de l’expérience, surtout quand le corps activé porte une charge positive (§ 180).


179. Charge des particules de dépôt actif. Dimensions des particules. — Nous avons vu que, parmi les particules de radium A, il en est au moins un certain nombre qui portent une charge positive. La présence de particules chargées négativement n’est pas exclue, même si l’on admet que tous les atomes de radium A ont au moment de leur production une charge positive. Si, en effet, une particule matérielle est formée autour d’un atome de radium A, cette particule, après avoir été déchargée par recombinaison pourra être attirée à nouveau par un des ions négatifs du gaz. Ce phénomène ne semble pas se produire d’une manière appréciable, et le nombre des particules de radium A à charge négative ne semble pas prendre une valeur appréciable, peut-être parce que la vie moyenne de cette substance est très brève.

Un fil chargé positivement s’active dans une enceinte activante donnée à peu près autant qu’un fil semblable non chargé ; l’activité acquise constitue quelques pour 100 de celle qui est obtenue quand le fil est porté à un potentiel négatif élevé.

Les expériences faites sur les fils servant d’électrode n’admettent pas d’interprétation simple. En effet, le champ électrique est, en ce cas, très éloigné d’être uniforme. Dans un tel champ toutes les particules non chargées suspendues dans le gaz se trouvent entraînées vers le fil, quel que soit le sens du champ ; un phénomène de ce genre extrêmement marqué se produit, par exemple, sur les gouttelettes du brouillard formé en présence de l’émanation. Seules les expériences faites dans un champ uniforme permettent d’obtenir des conclusions précises, et cette condition n’a pas, en général, été observée.