Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/38

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lique à l’électromètre ; disque et tige sont complètement entourés de matière isolante iiii ; le tout est recouvert d’une enveloppe métallique EEEE qui est en communication électrique avec la terre. Sur l’une des faces du disque, l’isolant pp et l’enveloppe métallique sont très minces ; c’est cette face qui est exposée au rayonnement du sel de baryum radifère R, placé à l’extérieur dans une auge en plomb. L’enveloppe isolante doit être parfaitement continue. Toute fissure remplie d’air, allant du conducteur intérieur jusqu’à l’enveloppe métallique, est une cause de courant dû aux forces électromotrices de contact utilisant la conductibilité de l’air sous l’action du radium. Les rayons émis par le radium traversent l’enveloppe métallique et la lame isolante pp, et sont absorbés par le disque métallique MM. Celui-ci est alors le siège d’un dégagement continu et constant d’électricité négative que l’on constate à l’électromètre et que l’on mesure à l’aide du quartz piézoélectrique.

Le courant ainsi créé est très faible. Avec du chlorure de baryum radifère très actif formant une couche de 2cm2,5 de surface et de 0cm,2 d’épaisseur, on obtient un courant de l’ordre de grandeur de 10-11 ampère, les rayons utilisés ayant traversé, avant d’être absorbés par le disque MM, une épaisseur d’aluminium de 0mm,01 et une épaisseur d’ébonite de 0mm,3.

On utilisait successivement du plomb, du cuivre et du zinc pour le disque MM, de l’ébonite et de la paraffine pour l’isolant ; les résultats obtenus ont été les mêmes.

Le courant diminue quand on éloigne la source radiante R, ou quand on emploie un produit moins actif.

On obtient des résultats analogues en remplaçant le disque MM par un cylindre de Faraday rempli d’air, mais enveloppé extérieurement par une matière isolante. L’ouverture du cylindre, fermée par la plaque isolante mince pp, se trouve alors en face de la source radiante.

Enfin, on peut faire l’expérience inverse, qui consiste à placer l’auge de plomb avec le radium au milieu de la matière isolante et en relation avec l’électromètre (fig. 98), le tout étant enveloppé par l’enceinte métallique reliée à la terre. Dans ces conditions, on observe à l’électromètre que le radium prend une charge positive et égale en grandeur à la charge négative de la première expé-