Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/381

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des deux courbes présente un écart plus important que la seconde. La courbe qui représente la variation de la charge correspond plutôt à la supposition que le radium B et le radium C émettent chacun la même quantité d’électricité négative par seconde, quand ils sont en équilibre radioactif avec l’émanation.

Le rapport des courants obtenus avec les deux sens du champ électrique dépend du métal des électrodes. Parmi les charges émises il en est qui sont arrêtées par une différence de potentiel inférieure à 40 volts. En examinant l’effet d’un champ magnétique parallèle à l’axe des électrodes, on peut juger de la vitesse avec laquelle se déplacent les charges négatives. Cette vitesse est de l’ordre de 4.108 les électrons observés sont donc des électrons lents.

Le nombre des électrons peut être comparé au nombre des particules émises dans le même temps par le dépôt actif. Pour cela on détermine d’une part le courant de charge dans le vide, d’autre part le courant d’ionisation obtenu avec la même électrode active dans un grand volume d’air. Le rapport du second courant au premier était environ 3600. En admettant que le nombre d’ions par particule est environ 200 000 on en conclut que le nombre des électrons lents est supérieur à c’est-à-dire à 60. Les expériences tendent donc à prouver que l’émission d’une particule est accompagnée de l’émission d’un nombre considérable d’électrons lents.

Il résulte d’expériences récentes faites par M. Hahn et Mlle Meitner que le radium C est probablement une substance complexe[1]. En utilisant une plaque recouverte de radium C séparé par l’électrolyse, on peut obtenir sur une plaque disposée en face une faible activation par projection ; l’activité de la substance projetée disparaît en quelques minutes, et il semble probable que c’est cette substance qui est la source des rayons tandis que la substance caractérisée par la période de 19,5 minutes n’émettrait que des rayons Cette manière de voir est en accord avec la théorie d’après laquelle une substance radioactive simple ne peut émettre qu’une seule espèce de rayons.

D’après les mêmes auteurs les rayons du radium ne proviennent

  1. O. Hahn et L. Meitner, Phys. Zeit., 1909.