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seule particule. Cette dernière manière de voir est appuyée par l’observation des scintillations produites sur deux écrans phosphorescents très rapprochés par l’émanation contenue entre ces écrans ; les éclairs observés semblaient produits par groupes, les éclairs de chaque groupe étant plutôt successifs que simultanés[1].

En considérant l’ionisation produite par une particule comme approximativement proportionnelle au parcours et en admettant qu’un atome de thorium X émet une seule particule on trouve que, si le thorium X est en équilibre avec l’émanation et le dépôt actif, le rapport de l’activité du dépôt à celle du thorium X accompagné de l’émanation doit être approximativement égal à soit 0,49. L’expérience indique pour ce même rapport la valeur 0,44 (§ 198) qui diffère peu de la précédente.


Le rayonnement des substances de la famille du thorium a également été étudié en détail. Ce rayonnement provient principalement du dépôt actif et du mésothorium ; le thorium au minimum d’activité (contenant du radiothorium), le thorium X et l’émanation du thorium n’interviennent pas d’une manière sensible. Quand le thorium X a été privé de dépôt actif par la chauffe, le rayonnement initial total constitue environ 60 pour 100 de la valeur maximum atteinte dans la suite, tandis que le rayonnement initial mesuré au travers d’un écran d’aluminium de 0mm,06 d’épaisseur est inférieur à 3 pour 100 de la valeur maximum[2]. Cependant, en comparant le pouvoir pénétrant des rayons pour le dépôt actif et pour le thorium X ne contenant que très peu de dépôt actif, on a pu constater que le thorium X donne lieu à une émission de rayons extrêmement absorbables[3].

Quand on ramène le thorium au minimum d’activité, par séparation du thorium X et extinction temporaire du dépôt actif,

  1. Geiger et Marsden, Phys. Zeit., 1910.
  2. Lewin, Phys. Zeit., 1906.
  3. Hahn et L. Meitner, Phys. Zeit., 1910.