Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/430

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produit obtenu ne conservait plus qu’environ un tiers de son activité initiale. L’activité obtenue était d’autant plus grande que le sel de baryum avait été laissé plus longtemps en solution avec l’actinium.

M. Giesel[1] a observé que l’activité de l’actinium augmente pendant 1 mois après la préparation et prend ensuite une valeur constante. En précipitant une solution d’actinium par l’ammoniaque, il a obtenu dans la solution ammoniacale une substance active dont l’activité disparaissait en quelques mois et qu’il nomma émanium X, l’identité de l’émanium et de l’actinium n’ayant pas encore été admise à cette époque.

M. Godlewski[2] a entrepris simultanément la recherche d’une substance jouant par rapport à l’actinium le même rôle que le thorium X par rapport au thorium. En traitant une solution d’actinium par l’ammoniaque, il obtint dans le précipité l’actinium à l’état à peu près inactif, tandis que la dissolution ammoniacale évaporée laissait un résidu très actif. La substance active ainsi séparée de l’actinium a été nommée actinium X. Elle se trouvait dans le résidu très faible qui subsiste après la destruction des sels ammoniacaux par la chaleur ; la masse de ce résidu dépend des impuretés contenues dans l’actinium, mais l’activité totale est proportionnelle à la quantité d’actinium utilisée pour l’opération.

La loi de l’évolution de l’activité totale a été étudiée pour l’actinium X et pour l’actinium privé d’actinium X. On constate que, pendant le premier jour après la séparation, l’actinium X éprouve une augmentation d’activité d’environ 15 pour 100 (fig. 181) ; après avoir passé par un maximum, l’activité décroit ; la loi limite de la décroissance est une exponentielle simple, caractérisée par une période de 10,2 jours, correspondant à une constante radioactive Cette loi de décroissance ne s’appliquait exactement qu’après avoir retranché de l’activité totale une activité résiduelle constante, d’environ 2,7 pour 100.

  1. Giesel, Chem. Ber., 1903.
  2. Godlewski, Jahrbuch d. Rad., 1906 ; Le Radium, 1907.