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Page:Curie - Traité de radioactivité, 1910, tome 2.djvu/464

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L’activité d’une quantité connue de radium dans le même appareil de mesures a été évaluée en utilisant comme source de rayons une pellicule très mince de sel de radium obtenue par évaporation d’une solution de teneur connue. Connaissant d’autre part la quantité d’uranium qui correspond dans les minéraux à cette quantité de radium, on trouve que le rapport de l’activité minimum du radium à celle de l’uranium dans un minerai est égal à 0,45.

Dans le même appareil l’activité du radium en équilibre avec l’émanation et le dépôt actif est 5,64 fois plus grande que l’activité minimum, ainsi qu’il résulte de mesures faites en tenant compte de la perte d’émanation par le sel solide. Par conséquent l’activité du radium dans les minéraux qui n’éprouvent pas de perte d’émanation appréciable doit être dans le rapport 0,45 × 5,64, soit 2,54 à celle de l’uranium, et sur ce rapport la partie 0,45 correspond au radium seul, et la partie 2,09 à l’émanation accompagnée du radium A, du radium B et du radium C. M. Boltwood a essayé de récolter le dépôt actif d’une quantité donnée d’émanation et de déterminer son activité ; le dépôt actif était reçu pendant 4 heures sur une plaque chargée négativement, et son activité était ensuite mesurée en fonction du temps ; cette activité ne constituait que 60 pour 100 environ de celle qui pouvait être prévue d’après les parcours des particules ce qui résulte de ce fait que le dépôt actif n’a pu être complètement extrait du gaz dans lequel il était formé.

Pour évaluer l’activité du polonium, M. Boltwood séparait ce corps des sulfures précipitables par l’hydrogène sulfuré dans la solution acide du minerai. Ces sulfures ayant été dissous dans l’acide azotique, on séparait le plomb à l’état de sulfate ; la solution restante était précipitée par l’ammoniaque ; les hydrates obtenus étaient redissous dans l’acide chlorhydrique, et dans la solution on laissait plonger un bouton de bismuth qui récoltait le polonium pendant plusieurs jours. Si le bismuth est maintenu en rotation, le dépôt est fait en quelques heures. Dans d’autres expériences la solution était versée dans un vase au fond duquel on plaçait une plaque de cuivre ; on agitait la solution et le polonium se déposait sur la plaque. Un peu de polonium est entraîné avec le sulfate de plomb. La séparation du polonium ne se fait pas facilement d’une manière complète ; elle est meilleure quand on additionne