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dans les deux cas est mesuré en unités électromagnétiques absolues et la valeur de est la même.

M. Kaufmann a constaté en premier lieu un accord général très bon de ses expériences avec la formule de M. Abraham, ce qui entraînait la conclusion que la masse est d’origine purement électromagnétique ; l’importance de cette manière de voir au point de vue de la mécanique a déjà été signalée. Il a de plus étudié l’interprétation de ses expériences au point de vue d’un choix entre les formules de M. Abraham et de M. Lorentz. Les courbes qui correspondent aux deux formules ne peuvent être distinguées que dans les régions qui correspondent aux vitesses les plus faibles. M. Kaufmann considérait que seule la formule de M. Abraham est compatible avec ses expériences, et que celle de M. Lorentz ne l’est pas.

La solution de cette question présente d’ailleurs une grande importance. On sait, en effet, que la formule de M. Lorentz est aussi celle à laquelle on aboutit quand on adopte la théorie dite de relativité.

Dans un travail plus récent M. Bucherer[1] est arrivé à des résultats expérimentaux, lesquels, à l’encontre de ceux de M. Kaufmann, sont favorables à la théorie de M. Lorentz. Un grain de sel de radium est placé en O au centre d’un condensateur plan formé par deux disques de 8cm de diamètre, distants de 0mm,25 seulement (fig. 104). Le champ magnétique est parallèle aux plateaux du condensateur. Seuls peuvent sortir du condensateur les rayons qui conservent une direction parallèle aux plateaux ; ces rayons sont ceux qui ont été émis parallèlement aux plateaux, et pour lesquels l’action du champ magnétique compense exactement celle du champ électrique ; la condition nécessaire pour la compensation est donnée par l’égalité


étant la valeur du champ magnétique, celle du champ électrique, la charge de la particule, sa vitesse, et l’angle de la vitesse initiale avec le champ magnétique.

Les rayons sortis du condensateur subissent encore en dehors

  1. Bucherer, Phys. Zeit., 1908.