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On voit que les résultats obtenus par cette méthode viennent confirmer ceux fournis par la méthode d’ionisation ; le coefficient d’absorption diminue quand croît l’épaisseur de la matière traversée. Quand un écran de plomb de 3mm d’épaisseur est placé sur le radium, une faible charge est encore observée, elle correspond à 0,29 pour 100 de la valeur maximum. Les mesures obtenues sont d’ailleurs soumises à des causes d’erreur ; les rayons doivent être en partie diffusés par l’électrode au lieu d’être tous absorbés, et des rayons secondaires chargés négativement doivent être émis par l’électrode sous l’action des rayons et du radium.

La composition du rayonnement du radium a fait l’objet d’un travail très complet publié par M. H.-W. Schmidt[1]. On sait que les rayons du radium sont presque entièrement émis par le dépôt actif. Ce dépôt est d’ailleurs de nature complexe et se compose de trois substances distinctes : le radium A, le radium B et le radium C. Les rayons sont émis par le constituant RaC et aussi par RaB. Des opérations chimiques permettent d’isoler RaC, tandis que le mélange de

Fig. 109.


RaB et RaC se trouve sur une lame activée, après un temps court, suffisant pour la destruction du radium A. On peut donc étudier, d’une part, la loi d’absorption des rayons de RaC, d’autre part, celle de l’absorption des rayons d’un mélange de RaB et de RaC. L’interprétation de ces expériences est difficile, car il est nécessaire de tenir compte de la loi de décroissance des matières actives avec le temps ; de plus, pour les épaisseurs faibles de matière traversée il faut tenir

  1. H-W. Schmidt, Ann. d. Phys., 1907.