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d’absorption est approximativement proportionnel à la densité de la matière absorbante, et indépendant de sa nature. En particulier, pour des rayons cathodiques dont la vitesse est égale à un tiers environ de la vitesse de la lumière, le rapport reste compris entre 2070 et 5610 quand la densité varie entre 3,6.10-7 (gaz sous faible pression) et 19,3 (or)[1]. Pour des rayons cathodiques très lents, la relation précédente ne constitue même plus une approximation grossière ; le rapport dépend alors beaucoup de la nature du milieu absorbant.

M. Strutt a montré que pour les rayons du radium le rapport varie peu avec la densité[2] ; les valeurs de se rapportent à des rayons hétérogènes et doivent être considérées comme des moyennes. D’après les expériences de M. Rutherford faites avec les rayons de l’uranium qui sont homogènes[3], la constance du rapport approximativement vérifiée pour certaines matières, ne l’est guère pour certaines autres, et l’on remarque que le rapport croît, en général, pour les métaux avec leur poids atomique. On obtient un résultat analogue en comparant le pouvoir absorbant de différentes substances par la mesure de la charge des rayons transmis[4].

M. Crowther a effectué une série de déterminations avec les rayons de l’uranium[5]. Il a trouvé que le rapport est une fonction périodique du poids atomique de l’élément absorbant, les périodes correspondant aux groupes de la classification périodique des éléments. La courbe se compose de parties distinctes, et pour chaque groupe le rapport augmente avec L’état allotropique d’une matière n’intervient pas pour modifier le pouvoir

  1. Lenard, Ann. d. Phys., 1895.
  2. Strutt, Nature, 1900.
  3. Rutherford, Radioactivity.
  4. Seitz, Phys. Zeit., 1904.
  5. Crowther, Phil. Mag., 1906.