Page:Curwood - Kazan, trad. Gruyer et Postif.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce volume, comme tous ceux de Curwood, a le même attrait des choses vues et que nous dépeint fidèlement l’auteur, qui vit en contact perpétuel avec elles. Univers bien lointain pour nous, qui n’en est que plus séduisant, et qui nous tire singulièrement de la contemplation de notre monde civilisé et de notre terre d’Occident. Et toujours, selon le système qui lui est cher, Curwood unit au tragique la détente alternée de l’esprit. À côté des souffrances du Northland, il en voit le sourire, quand renaît le printemps, et les joies saines de l’énergie physique et morale, chez ceux qui y vivent. En face de bien sombres pages, quoi de plus délicieux que la peinture des travaux et des mœurs des castors qui, sous la conduite du vieux Dent-Brisée, barrent le torrent près duquel Kazan et la louve aveugle ont établi leur gîte, et les contraignaient, quoi qu’ils en aient, à déguerpir devant l’inondation. Ajoutons que dans le professeur Paul Weyman, qui a fait serment un jour, émerveillé de leur intelligence, de ne plus tuer de bêtes sauvages, Curwood s’est dépeint lui-même, chasseur jadis passionné et qui, après avoir beaucoup massacré, s’est fait plus largement humain.

Kazan et Louve Grise ont un fils, le petit Bari, que l’on retrouve dans un autre volume de Curwood, intitulé Bari chien-loup, qui lui est spécialement consacré.

Paul Gruyer et Louis Postif.