Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/134

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courut dans sa chambre et en revint, quelques secondes après, avec un objet qu’elle remit à Philip.

C’était un minuscule revolver, un véritable jouet d’enfant, dont il se fût, en d’autres circonstances, beaucoup amusé. Du calibre 22, il était chargé de toutes ses cartouches, dont les balles étaient tout juste bonnes à tuer une perdrix, à quinze ou vingt pas, si la perdrix voulait bien se laisser faire. Cette arme, cependant, telle qu’elle était, valait mieux que rien. À défaut d’autre résultat, elle ferait du bruit et, si la balle n’atteignait pas son Esquimau, celui-ci n’en culbuterait pas moins, ne fùt-ce que d’effroi. Deux ou trois coups tirés et l’apparition de Philip avertiraient les assaillants que Célie n’était pas seule, qu’un homme était avec elle, pour la protéger, et que cet homme était armé.

Philip remercia le Seigneur de l’aide qu’il lui envoyait. Le dernier javelot de l’Esquimau avait transpercé un troisième loup, et l’animal se halait péniblement dans la neige, entraînant avec lui le trait meurtrier. Les sept loups survivants continuaient leurs gambades et leurs bonds. Philip alla se placer en observation derrière la porte de la cabane, qu’il entrouvrit légèrement.

Soudain, Célie, qui était près de lui et avait paru comprendre sa tactique, le poussa du coude.