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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/137

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Lentement, une tête noire se montrait au-dessus de la palissade.

Rapide comme le vent, Philip s’élança dehors et, à l’instant même où le bras brandissait le javelot, il poussa un rugissement de bataille si effroyable que sa gorge s’en fendit presque. En même temps, il fit détoner le revolver. Tête et bras s’éclipsèrent et l’Esquimau s’évanouit, comme un diable qui rentre dans sa boîte.

Mais déjà les loups avaient retourné contre Philip leur rage impuissante. D’un autre bond, il regagna la cabane et, poussant Célie, referma la porte.

« Ah ! oui ! nous sommes dans de beaux draps ! dit-il en riant, tandis que résonnait sourdement le heurt des loups… Dommage que ces imbéciles ne comprennent pas que nous avons même intérêt à détruire Bram ! S’ils voulaient un peu nous aider contre l’ennemi commun, ce serait une vraie partie de cirque. Avez-vous vu le camarade dégringoler de sa palissade ? Je suis persuadé que je ne l’ai pas touché. Et je l’espère même. Car si la bande découvrait que nos balles sont grosses comme des petits pois, et encore ! et que leur blessure est l’équivalent d’une piqûre d’insecte, ils viendraient s’asseoir là, comme une rangée de corneilles, et nous narguer. Comme le coup a bien retenti ! Vous l’avez entendu ?

« L’heure est grave, ajouta-t-il, avec un se-