Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/164

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note joyeuse de son accueil. Elle l’appelait par son nom. Sa voix ne tremblait pas d’effroi ; tout au plus trahissait-elle le bonheur de le voir de nouveau près d’elle.

Il lui mit un doigt sur la bouche, pour qu’elle comprît qu’ils ne devaient, tous deux, faire aucun bruit. Il importait de ne pas donner l’éveil aux Esquimaux, qui ne devaient pas être loin. Comment, en effet, résister à une attaque de leur part ? Ce serait la mort inévitable. Philip se courba vers Célie, l’enroula confortablement dans la peau d’ours, en l’y serrant bien, et la souleva. De sa prison de fourrure, elle réussit cependant à sortir sa main et la posa sur la joue du jeune homme, pour ne plus l’en retirer. Puis, sans un mot, ils regardèrent, une dernière fois, les braises qui s’effondraient.

Le vent, pour l’instant, s’était apaisé et avait cessé de gémir au faîte des sapins. Une lueur pâle parut au ciel, vers l’orient, dans un écartement momentané des nuages. C’était l’aurore qui s’annonçait. Mais déjà les nuages s’étaient refermés et crevaient en une blanche avalanche neigeuse. Les flocons, épais et mous, allaient recouvrir toute trace de pas, et ce serait là une bonne chance d’échapper à la poursuite éventuelle des Esquimaux.

Philip marchait aussi rapidement que le lui permettaient l’inégalité du sol de la forêt et l’obs-