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CHAPITRE XIX

UNE COURSE DE VITESSE


Philip se délesta de son javelot et de son gourdin, ne gardant pour toute arme que le couteau de l’Esquimau, et prestement enleva Célie dans ses bras.

« C’est maintenant, dit-il, qu’il va falloir courir et gagner de vitesse. Sinon… »

Il parcourut ainsi, toujours courant, une centaine de yards, puis remit Célie sur ses pieds. C’était pour lui expliquer que la vie ou la mort dépendaient de la rapidité de leur allure, que toutes leurs énergies devaient se tendre vers le salut. Courageusement, elle se mit à courir à côté de lui. La neige avait cessé de tomber.

Chemin faisant, Philip soupesait les bonnes et les mauvaises chances. Il savait qu’après s’être rassemblés auprès de leurs morts, les Esquimaux commenceraient, non sans maintes simagrées, par tenir un jacassant conseil, dont la durée serait autant de temps gagné. Puis la poursuite qu’ils entameraient serait prudente, sans nul