Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/185

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Et il avala une salive épaisse, accumulée dans sa gorge, tandis qu’elle s’abandonnait à lui, de lassitude et de tendresse.

Il fallut marcher pendant une demi-heure encore. Puis, inopinément, à quelque distance devant eux, la cabane apparut.

Quelqu’un devait s’y trouver, car une fine spirale de fumée montait de la cheminée.

Là était la vie ou la mort, la désespérance dernière ou le salut, pour Philip et pour la jeune femme. Philip déposa Célie à l’abri d’un buisson, pour qu’elle ne fût pas vue. Puis il retira son vêtement d’Esquimau et le laissa tomber dans la neige. Il se préparait à combattre. Ses muscles se raidirent. Célie était aussi blanche que le sol que foulaient ses pieds.

« Dieu soit loué ! dit Philip. Nous sommes arrivés au but avant que les Esquimaux ne nous aient rejoints. Je vais aller à la découverte. Ne bougez pas d’ici. »

Comme il se séparait d’elle, ses mains s’accrochèrent à lui et elle étouffa un soupir. Elle aurait voulu le retenir ou l’accompagner. Mais elle savait qu’il fallait obéir.

« Philip ! » murmura-t-elle.

Et il partit.