Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la quitter, je serais curieux d’apprendre qui elle est, qui est son père et ce que vous voulez faire d’elle. Répondez-moi franchement et je ne gaspillerai plus une seule minute. »

Blake eut un rire effrayant.

Ses yeux flamboyèrent, tandis que sa figure s’assombrissait sinistrement.

Alors Philip éclata et, avant même qu’il eût parlé, Blake s’aperçut qu’il avait été joué.

« Si jamais actions de grâce, dit Philip, sont montées vers Dieu de ma poitrine, c’est bien aujourd’hui ! Oui, je remercie Dieu que, dans son corps monstrueux, dans sa carcasse difforme et son cerveau faussé, Bram Johnson ait eu une âme. Et maintenant je vais tenir ma parole et ne gaspillerai plus une seule minute. Venez ! »

Blake émit un rugissement caverneux.

« Que je vienne ? Que prétendez-vous dire ?

— Quoi, vous n’avez pas encore deviné ? Deviné que je vais partir, en compagnie de cette femme, non pas vers le Sud, mais vers la rivière de la Mine-de-Cuivre, et que vous venez avec nous. Or écoutez bien ceci, écoutez-le de toutes vos oreilles ! Peut-être, en cours de route, faudra-t-il se battre. En ce cas, il faut bien vous fourrer dans l’entendement que le premier coup tiré sera pour vous. Est-ce clair ? À l’instant même où l’un de vos petits assassins montrera son nez sur notre piste, je vous tuerai. À ce pro-