Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/215

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portes s’en ouvrent toutes grandes devant vous.

— Alors, vous y entrez avec moi ? »

Le rire de Blake se fit plus rauque.

« Oh ! moi, je ne compte pas. Mais vous avez eu tort de rejeter le pacte que je vous offrais. De toute façon, vous vous perdez, et moi en votre compagnie. Vous imaginez, je parie, que je suis capable de tenir en respect la tribu entière des Kogmollocks ? Vous êtes dans l’erreur. Ils ont d’autres chefs, auxquels ils obéissent. Et nous sommes bien loin dans leur pays… En refusant, vous avez détruit chez moi un bien beau rêve !

— Quel rêve ? »

Blake cria après les chiens. Puis il reprit :

« Je possède, tout là-bas, une jolie cabane. Elle est entièrement construite avec des côtes de baleine et du bon bois provenant des coques de navires naufragés. C’est là que j’avais rêvé de l’avoir près de moi. Vous imaginez-vous un tel rêve, Philip Brant ? Voilà ce que vous avez détruit !

— Puisque vous me parlez sincèrement, Blake, soyez franc jusqu’au bout et apprenez-moi le reste. En quel état est son père ? Où sont ses autres compagnons ? »

Blake avait refoulé son rire guttural, comme si Philip, en parlant, avait réveillé en lui une pensée qui l’obsédait.

« Le père est sain et sauf. Ne savez-vous pas