Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/232

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tandis qu’il semblait vouloir briser la main de Philip.

« Ils sont tous morts, excepté moi… Calkins, Harris et le petit Hollandais, O’Flynn. Froids et raides à cette heure, mon bon Phil. Je me doutais bien qu’une patrouille serait, un jour ou l’autre, envoyée à ma recherche. Je l’attendais avec impatience. Combien d’hommes avez-vous ? »

Il regarda au-delà du traîneau et de la cabane, vers la plaine glacée. Alors sa joyeuse grimace s’éteignit et un hoquet de désappointement le remplaça. L’étonnante vérité s’était révélée à lui.

« Seul ? interrogea-t-il.

— Oui, seul, répondit Philip, avec un signe de tête. Je n’ai avec moi que Célie Armin. Je l’ai ramenée à son père. Un drôle, du nom de Blake, est aussi dans ces parages, en compagnie d’une bande d’Esquimaux. J’ai flanqué à ceux-ci une bonne leçon et les ai momentanément dépistés. Mais j’imagine qu’avant peu nous verrons leur nez.

Olaf se reprit à rire :

« C’est tout à fait drôle, émit-il. Et que Dieu nous bénisse ! Ils vont arriver par le premier train, si j’ose dire. Tandis que la moitié de la tribu était à vos trousses, l’autre me courait après. Mais le plus comique de l’histoire, c’est que vous êtes seul… »