Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/249

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Les Kogmollocks aussi avaient vu Bram. Paralysés de terreur devant le fou hurlant et devant sa horde féroce, ils ne levèrent pas contre lui un seul fusil, ils ne tirèrent pas un seul coup. Mais, le premier moment de stupeur passé, ils se mirent à fuir dans toutes les directions, comme s’ils avaient eu le diable et tous ses démons à leurs trousses.

Déjà les loups avaient bondi sur eux courant d’un homme à l’autre, stimulés par les cris aigus de leur maître, vers qui ils rabattaient les fuyards. Sur ceux-ci Bram, avec son gourdin, frappait à tour de bras et en assommait net les trois quarts.

Olaf Anderson fit basculer la barre qui fermait la porte de la cabane et ouvrit. En compagnie de Philip, il commença à courir sus aux Kogmollocks en déroute et à tirer sur eux, abattant ceux qui échappaient à Bram Johnson. Les coups de fusil et l’odeur de la poudre excitaient davantage encore la fureur du fou et de ses loups, ivres de sang. Vainement les petits moricauds poussaient des cris de miséricorde, qui s’étranglaient dans leur gorge. Bientôt le dernier Esquimau vivant avait disparu dans la forêt, où Bram et ses bêtes s’enfonçaient à leur tour, sans lâcher la poursuite.

Philip, son fusil brûlant et vide entre les mains, se tourna vers son compagnon. La bonne et