Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/38

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police prendrait bientôt fin et il avait d’autres plans d’avenir. Une force intérieure agissait en lui.

Depuis l’instant où il avait tenu dans ses doigts la tresse de cheveux d’or, il était en proie à une curieuse émotion, à des sentiments nouveaux, qu’il s’était mal formulés tout d’abord et dont, la veille, il n’avait pas fait part à Pierre Bréault. Ces pensées, maintenant, prenaient corps. Il n’était plus le chasseur d’hommes, froid calculateur, attaché à la prise et à la vie d’un autre homme. Il n’ignorait pas que son devoir était de se saisir de Bram et de le ramener prisonnier au quartier général, et il était prêt à accomplir ce qu’il devait, à moins que… Le piège d’or était un inconnu qui, sur ce point, entrait désormais en ligne de compte dans sa résolution. Les choses cessaient d’être aussi simples.

Il se disait aussi, par moments, que c’était lui qui les compliquait peut-être, par plaisir, et par un effet de son imagination. Ces cheveux, Bram avait pu se les procurer, peut-être, de mille façons différentes. Ce prétendu piège n’était-il pas, tout bonnement, une sorte de fétiche que Bram portait sur lui depuis des années, un talisman contre la maladie et le diable, cher à son esprit superstitieux ?

Philip, en dépit de lui-même, se refusait à