Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/61

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large de deux pieds, ce qui était suffisant pour lui permettre de s’y infiltrer, fut assez profond, il pratiqua une chambre assez spacieuse pour qu’il pût y installer son lit de camp. En moins d’une heure il acheva son travail et, devant ce home confortable, où ni le froid ni la tourmente ne pourraient pénétrer, devant son lit qui l’attendait, il se sentit tout ragaillardi.

Il avait apporté avec lui une petite provision de bois et des allume-feu résineux, finement fendus, qu’il s’était fabriqués avec des brindilles de sapins. Puis aussi un grand bâton, qui lui servit à suspendre au-dessus de la flamme sa théière emplie de neige. En voyant pétiller les étincelles, il commença à siffler gaiement. Dehors, l’obscurité tombait, rapide, pareille à un rideau noir, opaque à couper au couteau. Pas une étoile ne luisait au ciel. À vingt pieds de distance, on ne distinguait même pas la neige.

Lorsque Philip eut achevé de manger son lard fumé et sa galette, préalablement réchauffée, quand il eut bu son thé et allumé sa pipe, il sortit, une fois encore, le piège d’or de son enveloppe. Aux dernières lueurs des tisons qui se mouraient et sur lesquels il rejeta quelques brindilles résineuses, il le regarda luire, enroulé dans le creux de sa main, avec des éclats semblables à ceux d’un métal rare. Il ne le remit dans sa poche que lorsque la flamme fut complètement éteinte.