Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/67

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Bram que le revolver de Philip alla voler dans la neige.

« Le voilà, mon vieux ! Et voici le couteau ! »

Le couteau et sa gaine rejoignirent le revolver.

« Dois-je aussi jeter mon lit dehors ? » demanda Philip.

Il faisait un effort surhumain pour paraître gai. Mais il ne pouvait oublier que, la nuit précédente, il avait tiré sur Bram, et il n’était pas absurde de supposer que Bram attendait qu’il sortît la tête de son trou pour lui brûler la cervelle. Sa demande, concernant son lit, ne reçut pas de réponse. Ce qui ne contribua pas à le rassurer. Il répéta la question et vainement encore.

Il n’en roula pas moins ses couvertures et ricana, à part lui, en songeant au rapport qu’il écrirait de tout ceci à ses chefs, en admettant qu’il l’écrivît jamais. Ce serait une rare comédie à raconter. S’être creusé un trou dans la neige, comme une marmotte prête à hiverner ; puis être invité à en sortir, pour déjeuner, par un homme armé d’un gourdin, entouré d’un cercle de bêtes aux crocs luisants comme des stylets d’ivoire.

Un instant plus tard, il jetait dehors son sac de couchage et il vit que Bram en prenait possession, ainsi que du revolver et du couteau. Profitant du moment où Bram était baissé, Philip sortit rapidement à son tour et, quand Bram se