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Page:Curzon - L’Œuvre de Richard Wagner à Paris et ses interprètes, Sénart.djvu/38

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L’ŒUVRE DE RICHARD WAGNER À PARIS.

1890, 1894), et que chanta également Mme Schumann-Heink (en 1903). Colonne fit même entendre, en 1882, toute une partie du troisième acte, avec Stéphane et Mmes Dihau, Marie Battu et Brun. Je ne parle pas de l’ouverture, qui est classique en quelque sorte et par qui Lamoureux débuta en 1881.


Avec le Vaisseau Fantôme, nous entamons la série des œuvres dont la représentation a été comme préparée au concert. On ne trouve guère, avant son entrée au répertoire de l’Opéra-Comique en 1897, que la fulgurante ouverture et le délicieux chœur des fileuses. Pasdeloup, cependant, toujours initiateur, avait fait chanter, en cette année 1881, la scène du Hollandais et de Senta (par Lauwers et Mme Brunet-Lafleur) et Lamoureux l’air du Hollandais (par Guiot) ; puis, en 1886, Colonne donnait à son tour le duo du deuxième acte (avec Victor Maurel et Mlle Tanésy). Dans ces dernières années, l’air de Senta fut choisi par quelques cantatrices, telle Mme Kutscherra (1905), et celui du Hollandais par divers barytons, tels Frœlich (1908) et surtout Delmas (1910), Renaud (1911), Van Rooy (1912) et Albers (1913), qui se montrèrent tous quatre très remarquables à des titres divers.


Tannhaeuser, à partir de 1873, n’a pour ainsi dire pas quitté le répertoire des Concerts, et le choix des morceaux élus a toujours été d’autant plus justifié que l’action scénique y est moins sensible. En dehors de l’ouverture, de la marche, du chœur des pèlerins, c’est le troisième acte qui s’offrait de préférence aux exécutions. Nous avons déjà vu la poétique invocation de Wolfram et la prière d’Élisabeth révélés véritablement au public par les