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IV

tristan et isolde (1865)

Au souvenir de la première représentation de cette œuvre, — dans la salle du Nouveau-Théâtre, le 28 octobre 1899, — reste indissolublement lié celui de Charles Lamoureux, qui survécut à peine à l’admirable effort accompli. Bien que l’enceinte fût trop petite, et bien que l’interprétation lyrique n’eût pas cette homogénéité que nous avions tant appréciée dans les précédentes créations françaises des drames wagnériens, l’œuvre, intégralement exécutée, était rendue avec une telle perfection, par l’orchestre, et son esprit même vibrait en quelque sorte avec une telle intensité, sous la baguette de ce chef incomparable, qu’il serait de toute injustice d’en oublier le mérite et la haute valeur.

Trois mois d’études avaient été nécessaires pour la mise au point. Lamoureux avait pensé d’abord, en vue des trois rôles de Tristan, Kurwenal et Marke : à Van Dyck, naturellement, ou, à son défaut, à Jean de Reszke (qui avait eu, à l’étranger, de grands succès dans le personnage de Tristan, à certains égards si bien fait pour lui) ; à Van Rooy, le robuste baryton ; et à Édouard de