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Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/104

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« Jusque-là un malaise indéfinissable avait arrêté le développement de mon esprit ; une misanthropie sans excuse, puisque je n’avais jamais souffert que par ma faute, rétrécissait mon cœur, et faussait mon jugement.

» Je fus guéri de tous ces maux par la conversation de Mme de M** ; elle me fit comprendre qu’il n’y a pas un homme, doué d’une âme un peu active, qui ne se croie un phénomène en entrant dans la vie, et que si presque tous commencent par essayer de réformer le monde, presque tous aussi finissent par se modeler sur lui ; enfin elle me prouva que si j’avais conservé sur ma vocation plus d’illusions que les autres, c’est que j’avais vécu plus solitaire.