Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/170

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exposée ; mais son triomphe était humble, elle en remerciait Dieu, et ne s’en vantait pas. D’ailleurs, elle n’en avait pas joui ; elle avait souffert comme si elle eût été coupable.

» N’ayant jamais pu vaincre la froideur de l’homme auquel elle avait dévoué toute son existence, il ne lui venait pas dans l’esprit qu’elle pût faire la destinée de quelqu’un ; accoutumée à se compter pour rien, elle s’était persuadée qu’elle n’avait pas ce qu’il faut pour être aimée ; et cette modestie du malheur, qui était sans doute la cause de son aveuglement sur mes sentiments pour elle, devenait en même temps à mes yeux un de ses plus grands charmes.

» Combien de fois je me suis dit :