Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/175

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pas encore assez haut pour m’enhardir à braver les jugements du monde. Je n’avais que la force des lâches : j’osais tout contre Dieu et contre moi, rien contre les hommes.

» C’est cet affreux courage qui m’a fait supporter le mépris de moi-même pendant si longtemps ; et plus tard, lorsque j’ai tout sacrifié, afin de me relever à mes propres yeux, il a fallu bouleverser l’existence de trois personnes, pour réparer les torts de ma longue faiblesse.

» J’appris l’art infernal de tromper sans mentir ; ou du moins de faire servir la vérité au mensonge : c’était en parlant de ce que je sentais, que je le déguisais le mieux. Je révélais une partie de mes