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mots, que nous avions été forcés de nous arrêter dans une petite ville au pied des Alpes, et que le médecin avait ordonné qu’on m’empêchât de parler.
» Je voulais faire quelques questions, je n’obtins plus de réponse.
» L’homme qui me tyrannisait ainsi était un ancien serviteur de ma famille ; il n’avait quitté mon père qu’au fatal tombereau ; comme il assiégeait sans cesse la porte de la prison, il l’en vit sortir pour aller à l’échafaud. Il voulut lui dire un dernier adieu ; mon père feignit de ne le pas connaître : il n’avait que cette manière de lui marquer sa reconnaissance. Le courageux serviteur fut sensible à la touchante froideur de son maître, et me voua l’existence que la