Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/34

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si douloureux augmentait ma timidité naturelle, et il a souvent arrêté les paroles sur mes lèvres. Le deuil de ma famille, les réticences maladroites des domestiques, lorsque je les questionnais sur mon père ; les récits mystérieux dont on avait nourri l’inquiétude de mon esprit, tout avait contribué à me frapper l’imagination d’une vague tristesse, et je pleurais déjà des malheurs que j’ignorais encore. Rien n’égalait la tendresse de mon cœur, rien ne suffisait à son besoin d’aimer.

» L’éducation des femmes est dangereuse comme la lecture des romans ; elle développe prématurément une sensibilité que le monde ne peut plus satisfaire. Dans la singulière disposition d’âme