Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/83

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En achevant ces mots, le moine reprit sa lecture :

« Je parcourais, depuis plusieurs mois, les parties les plus désertes des Alpes ; conduit de chalet en chalet par quelques chevriers aussi sauvages que leurs troupeaux, j’avais presque oublié la parole humaine ; et les solitaires du mont Saint-Bernard sont les premiers hommes avec lesquels je pus m’entretenir depuis que j’avais quitté la plaine. Le dévouement des religieux de cette maison me fit une impression qui ne s’est jamais effacée de mon cœur. J’espérais alors trop peu de moi-même, et j’avais une trop faible idée de la toute-puissance de la Grâce, pour penser que je pusse jamais m’élever jusqu’à partager leurs