Aller au contenu

Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moustache dorée et soyeuse, est d’une coupe parfaitement pure, et les dents, éclatantes de blancheur, éclairent le visage ; leur forme quelquefois aiguë les rend alors semblables aux dents du tigre ou à une scie ; le plus souvent cependant elles sont d’une régularité parfaite. Le costume de ces hommes est toujours original ; c’est tantôt la tunique grecque avec une ceinture de couleur tranchante, tantôt la longue robe persane, tantôt la redingote russe courte, fourrée en peau de mouton tournée vers le dehors ou vers le dedans, selon la température.

Les femmes du peuple sont moins belles ; on en rencontre peu dans les rues, et celles qu’on y voit n’ont rien d’attrayant ; elles paraissent abruties. Chose singulière ! les hommes ont de la recherche et les femmes de la négligence dans leur parure. Cela tient peut-être à ce que les hommes sont attachés à la maison des grands seigneurs par leur service. Les femmes du peuple ont la démarche pesante ; elles portent pour chaussure de grosses bottes de cuir gras qui leur déforment le pied ; leur personne, leur taille, tout en elles est sans élégance ; leur teint terreux, même lorsqu’elles sont jeunes, n’a pas l’éclat de celui des hommes. Leur petite redingote à la russe, courte, ouverte par devant, est garnie de fourrures presque toujours déchirées et qui tombent en lambeaux. Ce costume serait joli, s’il était mieux porté, comme