Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/36

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races diverses et les divers États, et plus je me suis convaincu que la vérité est immuable : elle fut défendue avec barbarie par des hommes barbares dans des siècles barbares ; elle sera défendue avec plus d’humanité dans l’avenir ; mais sa pureté ne saurait être altérée ni par le prisme de l’erreur, dont ses adversaires sont éblouis, ni par les crimes de ses champions.

Je voudrais envoyer en Russie tous les chrétiens non catholiques pour leur montrer ce que peut devenir notre religion enseignée dans une église nationale, pratiquée sous la discipline d’un clergé national.

Le spectacle de l’avilissement où peut tomber le sacerdoce dans un vaste pays où l’Église ne relève que de l’État, ferait reculer tout protestant conséquent. Une Église nationale, un clergé national : ces mots ne devraient jamais s’allier ; l’Église est par essence supérieure à toute société humaine ; quitter l’Église universelle pour entrer dans une Église politique quelconque, c’est donc plus qu’errer dans la foi, c’est renier la foi, c’est la rendre impossible, c’est retomber du ciel sur la terre.

Cependant combien d’hommes honnêtes, d’hommes excellents, à l’origine du protestantisme, ont cru purifier leur croyance en adoptant les nouvelles doctri-