Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/38

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clusives en politique me gênent dans ce travail spontané où la religion seule est ma règle immuable ; encore cette règle peut-elle être rejetée par le lecteur sans que le récit des faits et des conséquences morales qui en découlent soit entraîné dans la réprobation que j’encours et que je veux encourir aux yeux des incrédules.

On pourra m’accuser d’avoir des préjugés, on ne me reprochera jamais de déguiser sciemment la vérité.

Quand je décris ce que j’ai vu, je suis sur les lieux ; quand je raconte ce que j’ai entendu, c’est le soir même que je note mes souvenirs du jour. Ainsi, les conversations de l’Empereur, reproduites mot à mot dans mes lettres, ne peuvent manquer d’un genre d’intérêt : celui de l’exactitude. Elles serviront, je l’espère, à faire bien connaître ce prince si diversement jugé parmi nous et dans le reste de l’Europe.

Les lettres qu’on va lire ne furent pas toutes destinées au public : plusieurs parmi les premières étaient de pures confidences ; fatigué d’écrire, mais non de voyager, je comptais cette fois observer sans méthode, et garder mes descriptions pour mes amis ; on verra, dans le cours de l’ouvrage, les raisons qui m’ont décidé à tout imprimer.