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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 1, Amyot, 1846.djvu/395

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jour, une température étouffante, les coups de foudre qui redoublent et n’amènent point d’eau, un vent à emporter les maisons ; une tempête sèche : tel est le spectacle que le ciel nous a donné pendant le banquet nuptial. Les Russes se rassurent en disant que l’orage a duré peu et que l’air est déjà plus pur qu’il n’était avant cette crise. Je raconte ce que je vois sans y prendre part ; je n’apporte ici d’autre intérêt que celui d’un curieux attentif, mais étranger par le cœur à ce qui se passe sous ses yeux. Il y a entre la France et la Russie une muraille de la Chine : la langue et le caractère slave. En dépit des prétentions inspirées aux Russes par Pierre le Grand, la Sibérie commence à la Vistule.


Suite de la lettre onzième.
15 juillet.

Hier au soir, à sept heures, je suis retourné au palais avec plusieurs autres étrangers. Nous devions être présentés à l’Empereur et à l’Impératrice.

On voit que l’Empereur ne peut oublier un seul instant ce qu’il est, ni la constante attention qu’il excite ; il pose incessamment, d’où il résulte qu’il n’est jamais naturel, même lorsqu’il est sincère ; son visage a trois expressions dont pas une n’est la bonté