Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/12

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NOTE.

La lettre qu’on va lire a été portée de Pétersbourg à Paris par une personne sûre, et l’ami à qui elle était adressée me l’a conservée à cause de quelques détails qui lui ont paru curieux. Si le ton est plus louangeur que celui des lettres que je gardais, c’est parce qu’une trop grande sincérité aurait pu en certaine occurrence compromettre la personne obligeante qui avait offert de porter ma relation. Je me suis donc cru obligé dans cette lettre, mais seulement dans celle-ci, d’outrer le bien et d’atténuer le mal : si je crois devoir faire cet aveu, c’est parce que le moindre déguisement serait une faute dans un ouvrage dont le prix tient uniquement à l’exactitude scrupuleuse de l’écrivain. La fiction gâte le récit d’un voyage, par la même raison qu’un fait réel encadré et par conséquent plus ou moins dénaturé dans une œuvre d’imagination, la dépare.

Je désire donc que cette lettre soit lue avec un peu plus de précaution que les autres, et surtout qu’on n’en passe pas les notes qui lui servent de correctif.