Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 2, Amyot, 1846.djvu/344

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Voilà ce qu’était, il y a un peu plus de cent ans, le plus beau quartier du Pétersbourg actuel.

Quoique les plus grands monuments de cette ville se perdent dans un espace qui est plutôt une plaine qu’une place, le palais est imposant, le style de cette architecture du temps de la Régence a de la noblesse, et la couleur rouge du grès dont l’édifice est bâti plaît à l’œil. La colonne d’Alexandre, l’État-Major, l’Arc de Triomphe au fond de son demi-cercle d’édifices, les chevaux, les chars, l’Amirauté avec ses élégantes colonnettes et son aiguille dorée, Pierre le Grand sur son rocher, les ministères qui sont autant de palais, enfin l’étonnante église de Saint-Isaac, en face d’un des trois ponts jetés sur la Néva ; tout cela, perdu dans l’enceinte d’une seule place, n’est pas beau, mais c’est étonnamment grand….. Cet enclos bâti est ce qu’on appelle la place du Palais. C’est réellement un composé de trois places immenses qui n’en font qu’une : Pétrofskii, Isaakskii, et la place du Palais d’hiver[1]. J’y trouve beaucoup de choses à critiquer ; mais j’admire l’ensemble de ces édifices, tout perdus qu’ils sont dans l’espace qu’ils devraient orner.

    dition nécessaire si l’on veut faire tolérer en Russie ce qu’on écrit touchant ce pays.

  1. Voyez, pour les nomenclatures, les mesures, les monuments et pour toute la partie technique de la description des lieux, la statistique de Schnitzler, page 200.