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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 3, Amyot, 1846.djvu/271

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gie, de Crimée : la vue de ces satellites de la royauté maintenus à une distance respectueuse de l’étoile qui les domine tous, est singulièrement imposante : tout fait emblème en Russie, c’est un pays poétique… poétique comme la douleur ! quoi de plus éloquent que les larmes qui coulent en dedans et retombent sur le cœur ? La couronne de Sibérie se trouve parmi tant d’autres couronnes : celle-ci est de fabrique russe, c’est un insigne imaginaire qui fut déposé là comme pour mentionner un grand fait historique accompli par des aventuriers commerçants et guerriers sous le règne d’Ivan IV ; époque d’où date non la découverte, mais la conquête de la Sibérie. Toutes ces couronnes sont couvertes des pierres les plus précieuses et les plus énormes du monde. Les entrailles de cette terre de désolation se sont ouvertes pour fournir un aliment à l’orgueil du despotisme dont elle est l’asile.

Le trône et la couronne de Pologne font partie de ce superbe firmament impérial et royal… Tant de joyaux renfermés dans un petit espace brillaient à mes regards comme la roue d’un paon. Quelle vanité sanglante ! me répétais-je tout bas à chaque nouvelle merveille devant laquelle mes guides me forçaient de m’arrêter……

Les couronnes de Pierre Ier, de Catherine Ire et d’Élisabeth m’ont surtout frappé : que d’or, de diamants… et de poussière !!! Les globes Impériaux,