Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 4, Amyot, 1846.djvu/126

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ces sites étaient-ils de création humaine ; mais ici la campagne est belle en elle-même ; cependant l’ancienne ville de Nijni, au lieu de regarder les fleuves et de profiter des moyens de richesse qu’ils lui offrent, reste entièrement cachée derrière la montagne : là, perdue dans l’intérieur du pays, elle semble fuir ce qui ferait sa gloire et sa prospérité : cette maladresse a frappé l’Empereur Nicolas, qui s’écria la première fois qu’il vit ce lieu : « A Nijni la nature a tout fait, les hommes ont tout gâté. » Pour remédier à l’erreur des fondateurs de Nijni-Novgorod, un faubourg en forme de quai se bâtit aujourd’hui sous la côte où il occupe l’une des deux pointes de terre qui séparent le Volga de l’Oka. Ce faubourg s’agrandit chaque année, il devient plus important et plus populeux que la cité ; et le vieux Kremlin de Nijni (chaque ville russe a le sien), sépare l’ancien du nouveau Nijni, situé sur la rive droite de l’Oka.

La foire se tient de l’autre côté de ce fleuve sur une terre basse qui fait triangle entre la rivière et le Volga. Cette terre d’alluvion marque le point où les deux cours d’eau se réunissent, par conséquent d’un côté elle sert de rive à l’Oka et de l’autre au Volga ; c’est aussi ce que fait le promontoire de Nijni sur la rive droite de l’Oka. Les deux bords de cette rivière sont joints par un pont de bateaux qui conduit de la ville à la foire, et qui m’a paru aussi